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21 juin 2007

WISCONSIN

WISCONSIN

J'ai commencé à lire ce livre édité chez Buchet-Chastel hier et je viens de le finir. Captivant, prenant, envoûtant presque. Les personnages sont superbes d'humanité, de vérité, les paysages sont présents et vivants. Les paroles des uns et des autes s'enchevêtrent pour raconter l'histoire de Bill, de son frère, de sa famille, de ses voisins. Deux enfants avec une grande différence d'âge, la guerre du Vietnam, l'alcool, le monde de la ferme dans un Etat où la terre n'est pas celle de l'agriculture intensive - le Wisconsin - et au fil des pages on découvre un autre univers, le nôtre mais avec un regard différent, l'histoire récente mais autrement, les secrets de famille aussi et leur poids impossible. Oui, décidément coup de coeur pour ce premier roman de Mary Relindes Ellis.

"Posté près du lampadaire de jardin, il consulta sa montre. Il était huit heures du soir et il ne voulait pas attendre plus longtemps au risque de les inquiéter. Il alluma et éteignit la lumière une première fois puis renouvela la manoeuvre quelques secondes plus tard. Allumer, éteindre. C'était un signal destiné à son jeune voisin, indiquant que tout allait bien à la ferme des Morriseau. Un rituel nocturne.

Il faisait sombre et froid, mais, au lieu de rentrer, il s'appuya contre le fût du lampadaire. C'était de nouveau l'automne, la saison où les souvenirs de son père étaient le plus vivaces. Celui-ci était mort depuis cinquante ans ; Ernie, lui, en avait maintenant soixante-seize. L'automne le rendait plus conscient de sa condition mortelle, et pourtant chaque année sa poitrine se gonflait d'excitation, le changement à venir réveillait ses sens. Il percevait avec une acuité particulière l'odeur piquante de l'écorce humide et des feuilles mouillées, la senteur âpre des pins, la fertilité parcheminée de l'herbe desséchée. Les feuillages déclinant toutes les nuances du feu, que  la première tempête d'octobre emporterait comme la fumée. L'étonnante beauté des branches nues dressées vers le ciel, comme s'il les avait déshabillées pour les mettre au lit."

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Gwen Dol - Philippe Le Gall

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