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7 mai 2008

Le "nouveau" Richard Powers

powers

J'ai tellement aimé "Le temps où nous chantions", ce roman qui m'avait fait découvrir Richard Powers, que je me suis précipitée sur celui qui paraît ce mois-ci. Le premier, c'était "Trois fermiers s'en vont au bal" et j'avais eu du mal à m'y plonger. Le second, paru en poche maintenant, m'avait emportée à la découverte de musique, magistralement racontée, et de l'évolution des USA depuis la guerre 39-45 à nos jours grâce à l'histoire d'une famille mixte superbement évoquée, nous confrontant au racisme, aux évènements politiques sur les cinquante dernières années.

Cette fois il s'agit d'une introspection. L'histoire se passe dans un état rural des Etats Unis, bien  loin de la côte Est, dans une contrée où les grues se rassemblent par milliers avant la migration. Ces pages sur ces oiseaux mythiques rythment le livre, parallèle vibrant entre le foisonnement des pensées et leurs migrations parfois désordonnées et l'ordonnancement immuable des rythmes de vie de ces migrateurs depuis la nuit des temps. Pourtant pour ces oiseaux aussi l'influence des hommes sur la nature commence à dérégler le cours du temps de manière inquiétante. Introspection donc, recherche sur le cerveau et les courants qui l'animent, la psychologie, la neurobiologie, les circonvolutions encore inconnues qui peuvent se créer au grand désarroi des humains. Mark est victime d'un accident grave et se retrouve à l'hôpital où sa soeur, unique famille qui lui reste, va se rendre disponible, abandonnant son travail, sa vie propre pour l'aider à se reconstruire. Mark se refait physiquement tant bien que mal, mais son esprit lui ne se remet pas tout à fait correctement dans ses marques : il est victime d'un syndrome traumatique rare, un "Capgras", qui se traduit par un délire paranoïaque l'amenant à nier que sa soeur soit sa soeur. Tous les autres il les reconnaît, reconstruit peu à peu les souvenirs les concernant, mais Karin est une usurpatrice à ses yeux. Alors l'histoire devient vertigineuse, et le spécialiste du cerveau appelé à la rescousse se retrouve fort démuni devant la thérapie à trouver pour aider ce patient à guérir.

Troublant cette évolution juste en marge de la réalité. Nous nous prenons à essayer de trouver nous aussi une méthode cognitive ou non pour aider Mark à se réparer, nous assistons impuissants et tout aussi bouleversés qu'elle, aux efforts de Karin pour trouver la faille qui permettrait de résorber cette séquelle. Nous sommes alors confrontés à notre propre vision de nos souvenirs, de notre mémoire, de notre perception des choses. C'est un livre dense, lent et profond, où la réflexion du lecteur participe à la lecture.

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Commentaires
G
j'ai bien envie de réessayer "le temps où nous chantions" car je l'avais ouvert à un mauvais moment et abandonné au bout de quelques pages alors que l'histoire me tente beaucoup. A retenter donc...
K
Ce roman a l'air passionnant, en effet ! J'avais beaucoup aimé "Le temps où nous chantions" également.
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