Terrible Goncourt
Terrible Goncourt, oui, dérangeant, inquiétant, fascinant aussi. Atiq Rahimi écrit pour la première fois en français, directement, sans le filtre de sa langue maternelle et son écriture se révèle ensorcelante. Cette Syngue Sabour, cette pierre de patience humaine que "la femme" se trouve nous confronte à nos propres secrets, peurs, souffrances et espoirs aussi.
C'est une longue mélopée qui nous est donnée à lire, et s'égrènent comme les perles du chapelet que "la femme" pétrit tout au long de ses confidences, ces phrases tantôt simplissimes et récurrentes, tantôt ensorcelantes. Une longue confession dans un pays en guerre, dominé par la religion d'Allah, rythmé par les appels à la prière du mollah et les tirs qui éclatent chaque nuit, tels un piège qui se referme sur le lecteur fasciné de cette incursion au plus intime de la vie d'un couple.
La conte fabuleux que "la femme" rapporte dans son incoercible confession nous porte à réfléchir, à transposer dans notre propre société, à tenter de rechercher une sagesse profonde qui nous éclaire.