Lueurs d'humanité hors de l'impasse
Quelle est longue cette impasse ! Antoine Choplin nous livre ici une facette terrible de l’humanité. Un pays en guerre, l’occupation, son cortège d’exactions sous le motif sordide de débusquer des terroristes. La première scène du roman est sidérante de vérité, témoignant de l’impact de l’écriture tellement plus suggestif que les images dont les média nous inondent. Timour et sa famille sont réfugiés dans leur propre pays, en proie à l’effroi permanent d’être victimes d’une opération commando de nettoyage. Oleg est un de ces soldats chargés du « nettoyage » de l’impasse où vit Timour. Improbable rencontre de ces deux jeunes gens, qui vont se lier pourtant, réunis par le sport et l’amour des livres. Cependant tout au long du récit la peur nous étreint que l’équipe d’Oleg débusque la famille de Timour. L’auteur joue de phrases courtes traquant l’humanité dans la barbarie, la vie au cœur de la destruction avec un talent qui nous fait lire d’une traite, ébranlés, éblouis.