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2 septembre 2009

Unis envers et contre tout pessimisme

Guenassia

Un premier roman magistral, qui se lit dans un seul élan ; pourtant il faut manger, travailler, dormir, mais ces sept cent cinquante pages vous attirent plus qu'un aimant.

Le jeune Michel, douze ans en 1959, profite de Paris avec délectation ; seul problème, le lycée Henri IV (H IV pour les initiés), car il faut travailler et lui préfère lire. Il a mis au point une technique, bénie du dieu des lecteurs, grâce à laquelle il peut lire en classe, lire sur le trottoir, lire en traversant les rues etc... sans jamais rencontrer d'obstacles, sauf ... . Surtout nous découvrons sa famille, cocktail explosif entre deux clans : côté maternel, bon chic, bon teint, commerçants poujadistes ou quasi, côté paternel, vieille dynastie communiste, le tout se déroulant sur fond de guerre d'Algérie, qui d'ailleurs en est encore au stade d'événements. Enfin, Michel fréquente non seulement la bibliothèque de son quartier, mais aussi un café, le Balto, tenu par d'authentiques auvergnats dans l'arrière salle duquel se réunissent des individus particuliers : des réfugiés politiques (avec ou plus souvent sans papiers), fuyant les pays de l'Est : Roumanie, U.R.S.S., Pologne ... Ils ont pour eux d'être devenus optimistes, c'est bien le moins après être revenus de là-bas, avoir tout perdu, tout souffert y compris la peur de la mort, et foin des secrets de chacun, ils ont érigé des règles tacites ; dans leur club on parle français et on joue aux échecs. Sont admis quelques français et non des moindres : Sartre et Kessel. Michel y vivra un véritable apprentissage de la vie avec ses attachements, ses amitiés indéfectibles, ses trahisons aussi.

Jean Michel Guenassia nous emmène ainsi sur les traces de Michel pendant toute la durée de cette drôle de guerre, nous captivant des découvertes de son jeune narrateur, nous racontant des histoires dans l'histoire sur fond d'Histoire. Il  nous fait revivre cette époque pas si lointaine mais tellement différente de l'actuelle comme si nous l'avions tous vécue. Dithyrambe me direz-vous, oui, certainement car ce roman est une prouesse de maîtrise, d'intérêt, de bonheur de lecture.

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Commentaires
L
A propos de l'optimisme voici copie d'un commentaire que j'ai trouvé sur un blog (Louis-Paul http://www.louispaulfallot.fr/)<br /> Il en est des librairies comme des épiceries, des boulangeries, et des libraires comme des mercières, des fromagères ou des horlogères... dans tous les commerces, où prévaut la rentabilité, l'on doit bien reconnaître qu'aujourd'hui cela rime rarement avec qualité. Beaucoup disparaissent... et toujours les premiers sont ceux qui aiment leur métier, et le travail bien fait...<br /> <br /> Alors les modèles se multiplient, depuis la grande enseigne presque inhumaine, jusqu'à cette jolie librairie-salon de thé un peu en marge, en passant par les méga-médiathèques aseptisées et les petites bibliothèques de villages ou de quartiers, les boutiques internet et les ouvrages virtuels, et toutes les boutiques et stands de bouquinistes, et les vide-greniers, les trocs... tout ce qui est évoqué plus haut.<br /> <br /> Il s'écrit aujourd'hui plus de livres qu'il ne s'en est jamais écrit, et même si, hélas, cela n'a pas grand-chose à voir avec la démographie galopante, cela signifie quand même que beaucoup de monde lit.<br /> Il va nous falloir absolument modifier nos modes de vie, et renoncer aux (grands) gaspillages. Tous ces magasins sont très énergivores, nous retournerons peut-être bien, peut-être vite, à ces échoppes que nous aimons tant, à taille humaine, où ça sent le livre, le papier, l'encre, et pas le tiroir-caisse, où l'on est accueilli par une clochette qui tinte à la porte et le sourire complice de la libraire qui nous (re)connaît, et pas par le regard indifférent ou teigneux d'un vigile soupçonneux mal payé, nous retrouverons de ces endroits où l'on prend le temps de toucher, de feuilleter, de découvrir, et de choisir son livre comme si c'était celui qu'on allait emmener sur son île déserte...<br /> Les livres, il y a longtemps, ça m'a sauvé la vie, alors ils font partie de mon univers, comme la musique, comme l'oxygène que je respire et l'eau que je bois... et j'ai réussi à lâcher tout le monde, plus personne ne veut me suivre dans une librairie... j'en sors des siècles plus tard ! ;o))<br /> J'ai confiance, le livre n'est pas près de mourir...<br /> Merci LP pour ce thème !<br /> <br /> Ecrit par : michelle | jeudi, 03 septembre 2009
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