Paroxysme
Dans la lignée du joueur d'échecs, Stefan Zweig renouvelle l'exploit : un court roman (une nouvelle longue, c'est selon) dont l'intensité dramatique va crescendo. Le lecteur découvre avec stupeur comment un homme affable, peut-être un peu démonstratif dans son amour du genre humain, peut devenir la victime de son aménité. L'amusement, l'impatience, l'irritabilité s'emparent de nous au fur et à mesure que l'on découvre le comportement de celui dont nous faisons, à part nous, un voisin.
L'écriture de Zweig superbement servie par la traduction de Baptiste Touverey, épouse à merveille ce début de siècle dans les campagnes anglaises : bonne bourgeoisie d'habitude, sans ostentation aucune, cottage accueillant et rivière calme, terrasses hospitalières, domestiques efficaces et discrets, tout y est et vous vous régalerez à découvrir le feu qui couve sous la cendre.