Thriller sur fond d'art contemporain

Les critiques en quatrième de couverture sont dithyrambiques. Sans aller jusque là, j'ai bien aimé m'immerger dans ce roman où l'intrigue policière est soutenue par une écriture élégante et étonnante. La traduction de Julie Sibony rend certainement parfaitement le rythme de l'auteur et son humour.

La personnalité de Ethan Muller se dessine en contrepoint de l'histoire, sa profession de marchand d'Art à Manhattan apporte une dimension intéressante et fait découvrir les arcanes de cette profession et du marché qu'elle initie. Ethan Muller découvre un jour une oeuvre énorme par sa profusion et par sa valeur dans un appartement déserté par son propriétaire : des milliers de dessins qui s'enchassent les uns les autres en un gigantesque puzzle représentant le monde contemporain. Le dessin est fort, hallucinant, obsédant. Il décide d'exposer quelques uns de ces dessins ouvrant ainsi une boîte de Pandore maléfique. Il s'avère que les visages représentés sur le dessin originel sont ceux d'enfants victimes de crimes pédophiles perpétrés vingt ans plus tôt. Force est pour Ethan de mener une enquête tant sa vie se retrouve intimement mêlée au devenir de cette oeuvre qu'il a pris le risque d'exposer.

Les découvertes qui se succèdent nous permettent d'appréhender non seulement les us et coutumes du milieu branché de l'Art, mais aussi ceux de la très grande bourgeoisie, régie toujours par le "never explain, never complain". Une lecture étonnante, déroutante aussi, et captivante.