Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
tournez la page
Archives
18 septembre 2011

Gaston, Gustave et ... Arthur

Gaston et Gustave

Autobiographie et biographie, les deux formes se conjuguent dans ce récit. Une naissance terrible, un jumeau qui survit, un écrivain majeur qui s’impose et ces émotions s’entrecroisent pour juguler la catastrophe.

Olivier Frébourg nous raconte un épisode douloureux de sa vie, la naissance de ses jumeaux dont seul Gaston vivra, Arthur lui,  succombant lors de cet accouchement dramatique auquel le père n’a pu assister. Gaston est un très grand prématuré, il doit lutter pour vivre et ses parents sont confrontés à cet accompagnement douloureux fait d’angoisse et d’espoir, sans cesse alternés. Alors une rencontre s’impose, celle de Gustave Flaubert dont la statue s’érige devant l’hôpital, et pour ce père meurtri, affolé de culpabilité, mais dont la vie est consacrée à la littérature, l’histoire  de cet écrivain immense devient un refuge, une échappatoire lorsque la peur et le chagrin deviennent insoutenables. Le récit s’organise alors en une sorte de fugue alternant les motifs : la croissance de Gaston et la jeunesse de Flaubert, ses voyages, son rejet de la paternité pour s’immerger définitivement dans la création littéraire. Deux solitudes, celle du père dans l’insurmontable inquiétude, celle choisie de l’écrivain qui sacrifie tout à la création. L’auteur nous livre ici un récit prenant où nous découvrons le monde d’un service néonatal, dans la succession des peurs, des progrès comme autant de victoires, mais aussi nous convie à découvrir l’adieu à un enfant que l’on n’a pu connaître et qui pourtant est présent parce que douloureusement absent. Et comme une source vitale de respiration, il nous emmène à la découverte plus personnelle de Gustave, ses phobies, sa mélancolie, ses choix terribles comme pour donner à Gaston « un jumeau de substitution », parce que il lui faut « écrire, non pour réparer ou combler mais pour envelopper la vie dans du papier, créer en empruntant une voie détournée, ne pas devenir fou devant le vide ». Alors la vie se déroule au rythme des progrès de Gaston, le retour à la maison, la normalité qui s’invite timidement, les envies de voyage pour retrouver le monde de la littérature. Olivier Frébourg nous offre un récit d’émotion et de découverte dans une langue forte et belle, qui force l’empathie et la réflexion.

 

Publicité
Commentaires
tournez la page
Publicité
tournez la page
Publicité