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11 avril 2008

Tempête, naufrage et sculpture

Les_d_ferlantes

Encore un gros roman me direz-vous. Environ cinq cents pages au texte bien serré. Mais quel bonheur de s'immerger.

Je ne connaissais pas Claudie Gallay et j'ai découvert ce roman dans le Page des libraires. La quatrième de couverture et la critique de la revue m'ont alléchée. J'avais besoin de cette plage de solitude dans le tourbillon actuel de soucis, anxiété, frénésie d'une politique délétère.

Cela se passe à La Hague, près de Cherbourg ; cela commence par une tempête, furieuse, inhumaine, immuable dans sa violence comme celle qui trente ans plus tôt avait arraché à la vie une famille de ce village isolé à la proue de la terre. La narratrice s'est réfugiée là, en rupture de banc avec l'enseignement, dans un travail de terrain : ornithologue, elle compte, recompte, observe, dessine les oiseaux protégés de ce bout de littoral. Elle berce surtout son chagrin de la perte amoureuse immense, profonde comme les creux de ces vagues monstrueuses qui assaillent les côtes. Alors la chronique de cette presque île aux habitants taiseux, farouches, repliés sur leurs secrets se déroule au rythme d'une saison où les oiseaux migrateurs se réfugient pour pondre et couver. Lambert, un "étranger", revient sur ces lieux qui furent ceux de son enfance, celle où il perdit lors de cette maudite tempête sa famille justement et les langues peu à peu se délient, lentement, agressivement. Nous ignorons le prénom de cette femme qui s'est greffée là, c'est elle qui raconte, mais nous vivons avec elle dans ce refuge qu'elle a trouvé, en compagnie de ces deux-là, frère et soeur, marginaux, romantiques vrais (si le terme n'avait pas depuis longtemps été si galvaudé), Raphaël et Morgane. Raphaël est sculpteur et nous suivons en parallèle ses moments intenses de création, comme un refrain qui rythmerait le déroulement du récit.

Rien de mièvre dans cette écriture, elle coule, enlace, emporte, heurte parfois et c'est grande joie de retrouver chapitre après chapitre ces personnages qui nous offre un tel moment d'évasion.

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Commentaires
L
Il t'en reste ? Landrellec voudrait en commander chez toi et moi je ferai le coursier ;o)
G
Le titre et la photo sur la couverture me séduisent immédiatement, votre billet encore plus. Et ça pourrait plaire à ma mère...
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