Dans la loi des pères, Les Impurs
Photo de Raphaël Gaillard
Troisième roman publié aux éditions Serge Safran, les Impurs de Caroline Boidé nous emporte dans l’Algérie des évènements, celle qui se disloque alors que de tous temps, juifs et musulmans, non seulement cohabitaient, mais échangeaient, s’aidaient, vivaient leur pays commun avec grâce.
Malek est musulmane, écartée de sa famille parce qu’elle a osé publier de la poésie, David est juif, récemment installé à Alger. Rien ne les prédispose à se rencontrer lui l’ébéniste et elle la bibliothécaire et pourtant c’est une révélation que leur amour, qui les foudroient, les réunit envers et contre tous les ragots, les obstacles. L’auteur construit cette histoire comme une tragédie classique ; trois actes, l’amour partagé puis défait puis sublimé, sur fond de cette guerre civile qui s’exacerbe et que nous suivons comme dans les voix du chœur en lisant les notes qui rythment le roman. Voilà un grand moment de lecture dont l’intensité dit si bien cet amour et cette guerre qui se confondent.