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29 septembre 2006

LIBRAIRES

LE_LIBRAIRE

Le libraire, Régis de Sa Moreira (Au diable Vauvert)

Décidément, mes livres en ce moment sont bleus ! Blues ! Blues du libraire ? Quoique ?

Grâce à mon amie Fanny et à son blog, et aux liens sur son blog, et à celle qui a ouvert un blog sur la littérature et l'a mis en lien, j'ai découvert ce titre et ce matin je l'ai reçu ; j'ai commencé à lire et le sourire est revenu ; chaque phrase fait écho, chaque anecdote est souvenir, alors je ne résiste pas, je vous recopie un des premiers passages. Ceux qui me connaissent souriront je crois.

" C'était le premier client de la journée. Et ça commençait plutôt fort parce qu'habituellement le premier client de la journée n'entrait pas avant la fin de la matinée.

La ville où vivait et travaillait le libraire était pour ainsi dire envahie de librairies et la sienne n'était pas la mieux placée, ni la plus côtée.

- "eh bien, voilà une journée qui commence sur les chapeaux de roue", se dit le libraire en allant se préparer une tisane.

"un client, une tisane", telle était, à ce moment-là de son existence, la devise du libraire.(...)

"verveine", se dit-il.

Lorsqu'il était plus jeune, c'est-à-dire plus jeune qu'il ne l'était maintenant, car il était assez jeune, la devise du libraire avait été "un client, un café", mais avec la réussite (plus de dix clients par jour), les tremblements, les mains moites et les nuits d'insomnie avaient eu raison de sa devise. Et puis, les tisanes, malgré leur goût discutable, présentaient, tout comme les clients, une plus grande variété.

Le libraire avait ceci de particulier qu'il n'était pas obstiné et que si une bonne idée se transformait en une mauvaise, il le reconnaissait.

Il y avait eu, dans sa jeunesse d'avant sa jeunesse, bien d'autres devises sur lesquelles il était revenu. Sur lesquelles il était, pour ainsi dire, passé à la tisane.

Pas toutes cependant.

Le libraire refusait de vendre de la merde.

"Mais qui était-il pour décider ainsi de la merde ?", lui faisait-on parfois, et pas toujours si poliment, comprendre.

Eh bien, il était le libraire.

Et ça lui semblait suffisant.

Les gens mécontents n'avaient qu'à se rendre dans l'une ou l'autre des nombreuses librairies de la ville, ou bien aller s'ouvrir leurs propres librairies, se vendre et s'acheter leurs merdes, le libraire ne voyait pas pourquoi ce serait à lui de le faire.

Lui refusait la merde.

Dire que c'était la raison pour laquelle sa librairie n'était pas la plus fréquentée aurait été un peu rapide.

"C'est tellement facile d'expliquer les choses par d'autres choses", se disait le libraire."

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Commentaires
L
Tout bonnement génial
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