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16 janvier 2008

Mensonges

PROFONDEURS

Mankell nous revient cette année encore avec un roman intense et superbe de sobriété. Nous sommes dans l'esprit de Comedia infantil, le Fils du vent et plus encore Tea Bag. Les mécanismes du roman policier sont toujours là, en filigrane, dans la composition sans faille de l'intrigue, la construction implacable du destin de son héros. Mais c'est avant tout l'histoire d'un mensonge, des mensonges qui en découlent, rongeant peu à peu le réel, gommant la personnalité, la liquéfiant pour ainsi dire.

Lars Tobiasson-Svartmann est hydrographe et doit effectuer des missions secrètes de repérage pour élaborer de nouvelles routes maritimes permettant aux navires de guerre suédois de naviguer dans des zones abritées du conflit entre allemands et russes qui démarre : nous sommes en 1914. Le secret de son travail lui correspond, il permet à Lars de laisser libre cours à son goût pour la maîtrise, la connaissance précise jusqu'à la maniaquerie des détails, il favorise son besoin obsessionnel de mesurer, de se situer tant sur le plan géographique que dans les relations humaines. Mais la pression devient trop intense, Lars va peu à peu basculer "de l'autre côté du miroir", cristallisant son rejet du père, ses interrogations sur sa vie conjugale, son besoin vital de repères. Et le mensonge s'installe, insidieux, prégnant, entraînant des ruptures définitives, des actes délibérément insensés et les circonstances qui s'en suivent conduisent Lars à s'aventurer dans ses contrées intérieures qui lui font si peur et dont il sait qu'il ne reviendra pas.

Le travail de Mankell sur la géographie, la nature, le climat de son pays, la Suède, est saisissant,  les longues journées dans ces archipels au coeur de l'hiver créent une atmosphère envoûtante, rejoignant  le domaine des légendes,  le portrait qu'il construit de l'hydrographe rejoint les figures mythiques du XIXème où le romantisme le plus vrai ne cède en rien à la précision psychologique.

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Commentaires
G
Depuis le temps que je dois découvrir cet auteur... En attendant, je lis Alain Rémond, un bonheur... Merci de m'en avoir parlé
G
Si personne ne revient<br /> De l'intérieur de l'hydrographie<br /> C'est qu'il advient des constats<br /> Sur la population réelle<br /> Des îles du couchant<br /> Souvent les flots renferment<br /> Des trésors d'extermination<br /> Merveille d'un son<br /> Qui se défragmente<br /> En douceur de solstice
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