RENCONTRE, ô Rencontre
Elle est passée ce jour m'apporter son livre de poésie, publié chez un collègue à elle, éditeur : Folle Avoine. Jour faste que ce jeudi, qui me fait recevoir en cadeau ce recueil intitulé "Les Eaux noires" de Mérédith Le Dez, tout frais sorti de la presse dans son bel habit blanc ivoire avec ses écritures noires à suivre du doigt sur le velours du papier. Alors pour partager avec vous, dans la primeur de la publication, un poème.
Toute sécheresse une soif douloureuse
Une faim de je ne sais quoi
J'avais pour pitance l'espoir des mots
L'amplitude du verbe la rondeur à tenir
L'exactitude de la lumière juste
Le soleil de ma soif tangible orange
J'en buvais la coupe croyant tout dire
Croyant tout prendre jusqu'au dernier quartier
De ce qui n'a jamais cessé de fuir malgré l'étreinte
Du poème
J'avais l'enthousiasme féru et sonore
La résonance du coeur la chair étirée
Toute chose un frisson jusqu'à la plus menue
Moindre parcelle du feu de chaque jour
L'outrance fut savoureuse coutume jusque dans l'ennui : douceurs amères !
Maux de mots gargarisés la tête s'emportait en avance sur l'embrasement du corps ...
Demeure la main, la disposition facile prête à la prise
Mais s'économise la parole
Indigente ou pudique
Dans la mise au jour de ses en-deçà.
Merci Mérédith.